Bilal ibn Rabah était un esclave noir, fils d’esclaves originaires d’Abyssinie, né à La Mecque. Le destin a fait de lui l’un des esclaves d’Oumayya ibn Khalef Al-Joumhi, résidant à La Mecque. Libéré par Abu Bakr, il devient l’un des premiers disciples du Prophète Mohamed (paix et salut sur lui). Bilal est connu pour sa loyauté, sa bravoure et son dévouement à l’islam, ce qui lui a valu d’être nommé par le Prophète (paix et salut sur lui) comme le premier muezzin de l’islam.
Ainsi, la puissante et belle voix de Bilal, associée à son caractère fort et à sa foi inébranlable, ont fait de lui une source d’inspiration pour les musulmans du monde entier. Hier encore esclave, aujourd’hui noble compagnon du Prophète (paix et salut sur lui) et le premier muezzin de l’histoire de l’islam, qui est donc cet Abyssin ? Voici son histoire.
Qui était Bilal Ibn Rabah ? Quelles sont ses origines?
Bilal Ibn Rabah, également connu sous le nom de Bilal Al Habashi, était un Africain originaire d’Éthiopie. Il est né à La Mecque en 580. Son père, Rabah, était un Arabe du clan Banu Jumah, et sa mère, Hamamah, était une ancienne princesse d’Abyssinie capturée et réduite en esclavage après la tentative de destruction de la Kaaba par Abraha l’Abyssin.
Ibn Al Athir, qu’Allah lui fasse miséricorde, a dit: « Bilal Ibn Rabah l’Abyssin était le serviteur d’Abu Bakr, son père a été capturé à Abyssine ainsi que sa mère Hamama. »
Né esclave, Bilal n’a pas eu d’autre choix que de travailler pour son maître, Oumayyah ibn Khalaf. Cependant, sa vie prendra un nouveau tournant !
Bilal Ibn Rabah ; un homme brave qui même sous la torture refuse de renier sa nouvelle religion
Un jour, il entendra un homme appeler les gens à n’adorer aucun autre qu’Allah et cet homme n’était autre que le Messager d’Allah Mohamed (paix et bénédiction d’Allah sur lui) et Bilal accepta son message avec enthousiasme, sans savoir que cette décision lui causerait beaucoup de souffrance. Malgré cela, Bilal s’accrocha autant qu’il le put aux paroles d’Allah, sa foi restant inébranlable, ce qui finirait par le sauver.
Selon certains biographes dont Ibn Ishaq, Bilal souffrit énormément après avoir accepté de suivre le messager d’Allah (que la paix et la bénédiction d’Allah soient sur lui), il fut alors battu, traîné par le cou dans les rues et les collines de la Mecque et laisser de longues périodes sans boire ni manger. On rapporte également que son maître, qui n’était autre qu’Oumayyah ibn Khalaf, le faisait sortir au moment le plus chaud de la journée, dans la vallée, le jetait au sol sur le dos, et ordonnait que l’on dépose un énorme rocher sur sa poitrine. Puis, il lui demandait : “Tu resteras ici jusqu’à ce que tu meures, à moins que ne renies Mohamed et accepte d’adorer à nouveau al-Lât et al-Ouzza.” Mais Bilal refusait de renier l’islam. Malgré les terribles souffrances infligées, il ne cessait de répéter le même mot : « ahad » (un seul dieu).
Bilal fait partie des premiers convertis à l’islam !
Selon la plupart des récits, Bilal est le cinquième à avoir embrassé la religion musulmane. Après Khadija, la première épouse du Prophète (que la paix et la bénédiction d’Allah soient sur lui), Ali, le cousin et futur gendre du Prophète (paix et salut sur lui), Abu Bakr, le premier homme adulte, puis Zayd ibn Haritha, le premier esclave affranchi et fils adoptif du Prophète (paix et salut sur lui), et enfin Bilal.
Au début de la mission du Prophète (paix et salut sur lui), 7 personnes ont déclaré publiquement leur conversion : le messager d’Allah, Abu Bakr, Ammar et sa mère Soumaya, Souhaib, Bilal et Al-Miqdad.
Le Messager d’Allah, Allah le protégeait par l’intermédiaire de son oncle Abu Talib, qui le défendait et veillait sur sa protection. Quant à Abu Bakr, Allah le protégeait par le biais de sa tribu. En ce qui concerne les autres, ils furent capturés par les polythéistes, qui les contraignirent à porter des boucliers en fer et à être exposés au soleil. Aucun d’entre eux ne put agir autrement que de se soumettre à la volonté des polythéistes, à l’exception de Bilal, qui accepta d’être humilié pour obtenir l’agrément d’Allah et pour son peuple. Les polythéistes confièrent ce dernier aux enfants, qui le promenaient dans les montagnes de La Mecque, tandis qu’il répétait constamment l’expression suivante :
» Allah l’Unique, Allah l’Unique. » (Ibn Hibban)
Bilal Ibn Rabah : de l’esclavage à la liberté
Cette nouvelle d’un esclave qui refusait de se soumettre à son maître et qui criait que Dieu est unique ne tarda pas à arriver aux oreilles du Prophète (paix et salut sur lui) et de ses compagnons, parmi lesquels Abu Bakr, un ami intime de Mohammed (paix et salut sur lui) et un riche marchand. Abu Bakr fut envoyé pour vérifier la véracité de cette nouvelle et il vit alors Bilal en train de subir des tortures.
Abu Bakr se précipita alors vers Oumayya et lui dit :
“N’as-tu aucune crainte de Dieu pour torturer ce pauvre homme de la sorte ?”,
Le tortionnaire Oumayya lui répond alors : “Tu fais partie de ceux qui l’ont corrompu de la sorte, alors sauve le donc de cette situation !”,
Abu Bakr dit : “Alors vends-le moi, quel est ton prix ?”
Oumayya était, lui aussi, un marchand qui ne perdait jamais une occasion de se faire du profit. Il lui demanda donc un prix exorbitant. Puis pour humilier Bilal, il ajouta : “ Je te l’aurais vendu même si tu m’avais offert qu’une once d’or.”
Abu Bakr Répondit : Je te l’aurais acheté même si tu m’avais demandé cent onces d’or.”
La rencontre de Bilal Ibn Rabah avec le Prophète (saws)
Et ainsi, Bilal ibn Rabah fut libéré, pris en charge avec soin jusqu’à ce qu’il retrouve la santé. Ensuite, il fut amené à la rencontre du Prophète (paix et bénédictions sur lui). À partir de ce jour, Bilal devint un fervent compagnon du Prophète, aimant le fréquenter et rester à ses côtés régulièrement. Il lui apporta également son soutien et l’aida dans sa mission d’appeler les gens à l’islam.
Bilal émigra avec le Prophète (saws) à Médine et participa à des batailles majeures, notamment celles de Badr, Uhud, Khandaq et d’autres. Lors de la bataille de Badr, il tua son ennemi dévoué et son ancien maître tyran, Oumayyah.
Bilal ben Rabah premier muezzin de l’islam : du gouffre de l’esclavage à la hauteur du minaret
À travers le monde, l’adhan ou l’appel à la prière demeure l’un des symboles les plus puissants de l’islam. Il fait partie intégrante de la vie d’un musulman. Lorsque celui-ci entend le muezzin lancer l’appel à la prière depuis le haut du minaret, il se prépare immédiatement à accomplir l’un des cinq piliers de l’islam, à savoir la prière. La Shahada est d’ailleurs la première chose que tout musulman entend à sa naissance, car selon la tradition, juste après la naissance du nouveau-né, on murmure les paroles de l’adhan à son oreille droite. Souvent, c’est le père qui est chargé de cette tâche, mais cela peut être n’importe quelle personne importante dans la vie du nouveau venu en ce bas monde.
L’appel à la prière a été cité dans le coran dans le verset suivant. Allah (swt) dit dans sourate Al-Jumua (Le Vendredi) :
« Ô vous qui avez cru ! Quand on appelle à la Salat du jour du Vendredi, accourez à l’invocation d’Allah et laissez tout négoce. Cela est bien meilleur pour vous, si vous saviez ! » (Coran 62 : 9)
En ce qui concerne Bilal ibn Rabah, il a été le tout premier homme sur terre à avoir eu l’honneur de faire l’appel à la prière, faisant de lui le tout premier muezzin de l’histoire. En effet, d’après ce qui a été rapporté du temps du Prophète Mohamed (que la paix et la bénédiction d’Allah soient sur lui), Bilal avait une voix magnifique et puissante.
Comment Bilal Ibn Rabah est devenu le premier muezzin de l’islam ?
Selon des hadiths authentiques, le Prophète Mohamed (que la paix et la bénédiction d’Allah soient sur lui) cherchait un moyen d’inviter les musulmans à venir prier tous ensemble à des heures bien définies. Plusieurs alternatives lui furent proposées, jusqu’à ce qu’Abdullah Ibn Zeid, l’un des compagnons du Messager d’Allah (paix et salut sur lui), lui parla d’un rêve qu’il avait fait. Il dit :
“ J’ai vu, en rêve, un homme qui portrait deux pièces de vêtement de couleur verte et tenait une cloche à la main. Je lui dis :
“ Ô serviteur de Dieu, souhaites-tu vendre cette cloche ? “,
il me demanda :
“ Que comptes-tu faire avec ? “
Je lui répondis :
“ Nous l’utiliserons pour appeler les gens à la prière. “
Il dit :
“ Je vais te montrer quelque chose de mieux que cela ! “
Je lui dis :
“ D’accord. “
Et il dit :
Allahou Akbar, allahou akbar ! (Dieu est grand ! Dieu est grand !
Allahou akbar, Allahou Akbar, Allahou Akbar Allahou Akbar
Ash Hadou an laa ilaha illa Allah- J’atteste qu’il n’y a de digne d’adoration qu’Allah.
Ash Hadou an laa ilaha illa Allah- J’atteste qu’il n’y a de digne d’adoration qu’Allah.
Ash Hadou anna Mohamaden Rassoulou Allah- J’atteste que Mohamed est le Messager d’Allah.
Ash Hadou anna Mohamaden Rassoulou Allah- J’atteste que Mohamed est le Messager d’Allah.
Hayya ala as-salat- Hâtez-vous à la prière, hâtez-vous à la prière.
Hayya ala as-falah – Hâtez-vous au vrai succès, hâtez-vous au vrai succès.
Allahou Akbar, Allahou Akbar Allah est le plus grand, Allah est le plus grand.
Laa ilaha illa Allah- Il n’y a de digne d’adoration qu’Allah.
Le Prophète Mohamed (saws) écouta le récit du rêve et dit :
« C’est un rêve authentique (un rêve envoyé par Dieu). Va chercher Bilal, raconte-le-lui et apprend-lui les paroles afin qu’il puisse appeler les gens à la prière, car il a une belle voix. »
Alors j’allais voir Bilal, lui racontai mon rêve et il fit l’appel à la prière.
Omar ibn al-Khattab entendit l’appel alors qu’il se trouvait chez lui. Il se précipita à l’extérieur, traînant son manteau derrière lui et s’exclama, en voyant le Prophète :
« Par Celui qui t’a envoyé avec la vérité, Ô Messager de Dieu, j’ai fait le même rêve! » Mohamed fut heureux de l’entendre et dit : « Gloire à Dieu ». (Rapporté par Ahmad, Tirmidhi, Abu Daoud et Ibn Majah).
L’exil de Bilal après la mort du Prophète (paix et salut sur lui)
Après la mort du Prophète (paix et salut sur lui), Bilal était effondré et refusa de faire l’appel à la prière de nouveau, car cela était devenu un supplice pour lui. Il dit à Abu Bakr:
J’ai entendu le Messager de Dieu dire : « La meilleure action du croyant, c’est de combattre sur le chemin de Dieu »,
« Ô Bilal, que veux tu dire ? » Dit Abu Bakr.
« Je veux sortir pour stationner sur les frontières et me consacrer ainsi au combat sur le chemin de Dieu jusqu’à la fin de mes jours. »
Et qui va s’occuper de l’adhan ? Je ne ferai plus l’adhan pour personne après la disparition du Messager de Dieu (saws). “Reste et occupe-toi de l’adhan pour nous, Ô Bilal.”
“ Je ferai ce que tu veux, dans le cas où tu m’avais libéré pour que je sois à toi. Sinon, laisse-moi avec la cause pour laquelle tu m’avais libéré, dans le cas où tu m’avais libéré en vue de Dieu. ” Dit Bilal, “ Au contraire, je t’avais libéré en vue de Dieu, Ô Bilal. ”
Les historiens divergent sur ce point. Selon certains, Bilal partit directement aux frontières de la Syrie en tant que combattant pour la cause de l’Islam. D’autres affirment qu’il resta d’abord à Médine après avoir accepté la demande d’Abu Bakr. Après le décès d’Abu Bakr, il demanda la permission à Omar Ibn al-Khattab, le successeur d’Abu Bakr, de se rendre aux frontières pour combattre pour la cause d’Allah. Ensuite, il se rendit en Syrie.
La mort de Bilal Ibn Rabah
On raconte que lorsque Bilal était à l’agonie, sa femme a dit :
“ Ô quelle tristesse ! Alors il a retiré son drap de son visage en étant à l’agonie et a dit : “Ne dis pas quelle tristesse, mais plutôt quelle joie ! “Puis ajouta ! “Si Allah le veut, demain je rencontrerai les bien-aimés et ses compagnons ! Après une si longue séparation.”
Et en effet, Bilal décéda le lendemain Vers 638 ou 642 de l’hégire à l’âge de 60 ou 70 ans à la Mecque ou à Damas, selon les divergences à ce sujet. Bilal Ben Rabah fut enterré à Damas près de Bab as-Saghir.
Ce qui est sûr, c’est la destination éternelle de Bilal qui est le Paradis. Le Prophète (paix et salut sur lui) l’appelait : “L’homme du Paradis.”
Le statut supérieur de Bilal Ben Rabah au paradis
Le père de Abdallah Ben Buraydah relate : “Un matin, le Saint Prophète Mohamed (saws) a appelé Bilal et lui a demandé :
« Ô Bilal ! Comment se fait-il que tu me devances au Paradis ? Hier soir quand je suis entré au Paradis, j’ai entendu le bruit de tes pas devant moi. »
Bilal a répondu :
« Après avoir lancé l’appel à la prière, j’accomplis deux Rakaat de prière Nawafil. Chaque fois que mes ablutions sont annulées, je les accomplis de nouveau. Je pense que je dois à Allah ces deux rakaat. »
Le saint Prophète Mohamed (saws) déclara :
« Ceci, en effet, est la raison. »
Dans un autre récit tiré du recueil de Boukhari, Abou Hourayra relate :
Le Saint Prophète (saws) a demandé à Bilal à l’heure de la prière du matin.
« Bilal ! Dis-moi qu’elle est l’action la plus méritoire [aux yeux d’Allah] que tu as accomplie dans l’islam, car j’ai entendu tes pas devant moi au Paradis ? »
Bilal a répondu :
« Selon moi, l’action la plus méritoire que j’ai accomplie est qu’à chaque fois que j’ai accompli mes ablutions, à n’importe quel moment de la journée ou de la nuit, j’ai aussi accompli la Salat dans la mesure du possible.»
Conclusion
Bilal ibn Rabah était un compagnon abyssin du prophète Mohamed (paix soit sur lui) et l’un des premiers convertis à l’islam. Il est bien connu pour sa magnifique voix et a été choisi par le Prophète (paix et bénédictions soient sur lui) pour être le premier muezzin de l’islam. L’appel à la prière de Bilal a marqué un moment important dans l’histoire de l’islam, car c’était la première fois que l’appel à la prière était lancé publiquement dans la ville de Médine.
L’histoire de Bilal est celle de la persévérance et de la dévotion à l’islam, alors qu’il a enduré persécutions et tortures pour ses croyances. Malgré d’énormes difficultés, Bilal est resté fidèle à sa foi et à son amour pour le prophète Mohamed (paix et bénédictions d’Allah soient sur lui). Aujourd’hui, Bilal est considéré comme un héros de l’islam et son histoire continue d’inspirer les musulmans du monde entier. Bien que Bilal n’ait peut-être pas laissé d’héritage ou de descendance derrière lui, il a laissé une chose unique et plus importante que tout : l’appel à la prière. L’Adhan est récité depuis plus de quatorze siècles à travers le monde et, jusqu’à aujourd’hui, le souvenir du premier muezzin de l’islam demeure dans la mémoire des musulmans.
Jazakallahu khairan Barakallahou fikoum