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Jules Verne « Le Koran » Poésie inédite du célèbre écrivain des voyages mystérieux

Vous tous qui craignez

Dieu que

Mohammed annonce,

Qui ne vous bornez pas à vivre en

Musulman,

Qui prononcez son nom comme il veut qu’on prononce,

Et l’honorez en vrai croyant,

Allah! ‘

 

Qui fidèles aux lois que ‘ le

Coran enseigne,

Parlant au côté droit, à tout homme, en tout lieu,

Avez hautement dit, pour la fin qu’on le craigne,

Il n’est de dieu si ce n’est

Dieu,

Allah!

 

Qui toujours évitant la mauvaise parole

Avez dans vos discours gardé l’honnêteté,

Au pauvre avez donné l’aumône qui console,

En respectant sa pauvreté !

Allah !

 

Qui calmant l’appétit de la concupiscence, A

vos femmes avez su borner vos désirs, Ou

seule à cette esclave acquise par la lance,

Ou par l’argent: pour vos plaisirs,

Allah !

 

Qui près de la citerne, au désert, sous l’arèque,

Sans jamais regarder vers un autre côté,

Vous êtes tournés vers la

Kebla de

La

Mecque,

Priant avec humilité,

Allah !

 

Qui laissant aux méchants nommer de noms de femme,

Les anges, en trouvant l’autre monde incertain,

Avez foi dans sa vie, et jamais, chose infâme,

N’avez osé boire du vin,

Allah

 

Qui lorsque les méchants courent vers la

Géhenne,

Où sans cesse ils mordront le revers de leur main,

Dans la foi du

Seigneur, comme un énergumène,

Avez pris un autre chemin,

Allah!

 

Sans crainte vous verrez, sur vous, s’avancer l’Heure,

Vous comprendrez que c’est la fin de votre exil,

Et vous retrouverez dans la haute demeure,

Gabriel,

Michel,

Asraïl ;

Allah!

 

Vous jouirez de

Dieu, dans le ciel, sans étoile,

Sans crainte de mourir, plus rapprochés qu’un arc ;

Vous pourrez l’admirer sans nuage et sans voile,

Divinement assis sur l’Arch:

Allah!

Là, dans les deux jardins, près des deux sources vives,

Ornés de deux bosquets, dont la feuille bruit,

Vous goûterez, de

Dieu les éternels convives,

Deux espèces de chaque fruit ;

Allah!

 

Là, le bonheur est double, à l’abri du tonnerre,

De la terre et du ciel les plaisirs sont à vous,

L’un des fruits offrira le parfum de la terre,

L’autre du ciel, parfum plus doux !

Allah !

Encore ! — délivrés des peines de ce monde,

Quand vous vous chanterez que le

Seigneur est beau,

On fera parmi vous circuler à la ronde,

La coupe prise aux sources d’eau.

Allah !

 

Encore ! la douce vierge, au sein blanc comme neige,

Aux yeux grands, aux yeux noirs, à l’éternel souris,

Offrira le plaisir, plaisir sans sacrilège,

Sans cesse chaste houris !

Allah!

 

Plus

Belle en sa beauté qu’une belle spélonque,

De son regard modeste, à jamais virginal,

De son teint brillant comme une perle ou sa conque,

De son beau corps presque idéal,

Allah!

 

Le fidèle, en les cieux aura la jouissance,

Et vivant d’un bonheur plus senti chaque jour,

Il sera nonchalant de cette nonchalance

Qui va si bien au pur amour !

Allah !

 

Près des brunes houris, sur des tapis de soie,

Du parfum de l’ombrage, embaumés et couverts,

D’un éternel plaisir, en savourant la joie,

La tête sur des coussins verts,

Allah!

 

Sources :

https://www.poemes.co/le-koran.html

https://www.wikipoemes.com/poemes/jules-verne/le-koran.php

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