Mohamed fait attention à l’étiquette comportementale. Il enseigne à ses compagnons que l’étiquette fait partie de son mode de vie et de son exemple à suivre (sunnah). De plus, beaucoup de versets du Saint Coran recommandent la tendresse et les bonnes manières. Mohamed indique que les anges sont gênés par ce qui gêne les êtres humains (c’est-à-dire les grosses voix, les mauvaises odeurs, etc) Les points suivants sont un résumé de quelques-uns des aspects de l’étiquette comportementale islamique :
- Ne pas parler avec une voix forte et ne pas marcher avec arrogance.
- Ne pas s’attarder lorsque l’on visite un malade, pour qu’il puisse se reposer.
- Sentir bon lorsque l’on va à la mosquée.
- Être prévenant envers les autres et leur faire de la place si l’on est dans un endroit plein de monde et où il est difficile de se faire une place.
- S’adresser à son prochain avec le nom ou le surnom qu’il aime.
- Mettre la main devant sa bouche lorsque l’on baille et demander la bénédiction de Dieu pour celui qui éternue.
- Utiliser les meilleures paroles et celles qui sont les plus acceptables pour l’auditoire, la bonne parole est un acte de charité dans l’islam
- Parler à ses parents avec bonté et ne pas leur crier dessus, ni même leur dire « ouf » (le plus anodin des mots à connotation négative, en arabe)
- Les enfants doivent toujours frapper à la porte et demander la permission, avant d’entrer dans la chambre des parents à certains moments de la journée.
- Lorsqu’on sert à boire aux autres, il est préférable de boire en dernier.
- Si l’on est invité à dîner ou à un banquet, il est recommandé de manger la portion la plus proche de soi et de ne pas gêner les autres.
Étiquette à l’égard des femmes
Baisser son regard, ne pas regarder une femme avec insistance ainsi que les gens qui passent. On a vu Mohamed fléchir ses genoux pour que son épouse Safiyya puisse monter en premier sur un chameau, en posant les pieds sur les cuisses du prophète. (Bukhari 9/20)
Mohamed respectait l’opinion des autres
Lorsque ses instructions pouvaient être comprises ou perçues de deux manières différentes, il acceptait ces deux manières de voir les choses, pour peu qu’elles permettent d’atteindre le but recherché de façon légitime.
Lors de la bataille de « That Al-Salassil » le chef des troupes musulmanes, Amr Bin Al-As, fait l’objet de critiques pour avoir dirigé une prière sans faire le « ghusl » et les ablutions (il était alors dans un état d’impureté spirituelle.) Mohamed l’écoute se justifier et accepte ses raisons. Amr dit à Mohamed que la nuit était froide et que s’il avait pris une douche, il aurait pu tomber malade et serait dans l’incapacité de diriger son groupe. (Al-Hakim, 1/177, 634. Abu-Dawoud 1/132, 334)
Mohamed est réaliste et conciliant
Anas Bin Malik raconte que, pendant les dix années durant lesquelles il était au service de Mohamed, celui-ci ne lui a jamais posé les questions « pourquoi as-tu fait ceci ? et pourquoi n’as-tu pas fait cela? » (Al-Tirmidhi, 3351)
Mohamed encourage la consultation et la démocratie « shoura »
Mohamed consulte toujours ses compagnons et son épouse. Il conseille à ses disciples l’objectivité et la pensée rationnelle. Il leur permet de s’assumer et les implique dans le processus de prise de décision.
Alors que les chefs mecquois, ligués avec d’autres tribus arabes, se préparent à attaquer Médine, un musulman perse propose de creuser une tranchée sur le côté Nord de Médine. Bien que cette technique soit inconnue, à l’époque, en Arabie, et que son porteur est un homme comme les autres, Mohamed l’évalue avec sérieux et la majorité des musulmans l’approuvent. Ils creusent une tranchée de 5.5 km de long et 4.6 m de large, ce qui a un effet stratégique sur la suite des évènements.
Lors d’une autre bataille célèbre, à Badr, un homme ordinaire dit à Mohamed : « O Prophète, si le choix de s’établir à cet endroit n’est pas le fruit d’une révélation, puis-je suggérer un autre endroit ? » La personne met en avant les raisons de sa suggestion et, après consultation, Mohamed ainsi que la majorité des musulmans acceptent volontiers la proposition et ils choisissent un autre emplacement où s’établir.