Mohamed et le respect de la foi des autres

Mohamed encourage ses compagnons à être chaleureux et transparent avec les gens d’autres religions ou croyances, tout en gardant une personnalité affirmée et une compréhension limpide de leur foi islamique.

Mohamed démontre à plusieurs reprises combien il respecte les autres, indépendamment de leur foi. Par exemple, on raconte qu’il se mit debout pour marquer son respect lorsque le cortège funéraire d’un juif passa devant lui et ses compagnons considérant que c’est un respect pour l’être humain que Dieu a créé peu importe sa race, sa foi ou son rang social.

Le dialogue interreligieux et la coexistence pacifique avec les gens ayant une autre croyance

Le dialogue interreligieux peut se définir comme la communication ou discussion bilatérale entre des gens de croyances ou traditions religieuses différentes, afin de créer une dynamique positive, telle que la compréhension et la connaissance de l’autre. Ce qui a pour effet de remplacer les soupçons et la confusion et l’hostilité par la considération.

En l’an 632, Mohamed reçoit et accueille dans sa mosquée de Médine une délégation chrétienne qui venait de Najran au Yémen afin de connaître l’islam. Il discute alors des différences entre l’islam et le christianisme.

Mohamed met en place les règles et la manière de faire lors du dialogue ou du débat avec les autres, en se fondant sur les principes coraniques qui mettent l’accent sur le respect, la sagesse, la compréhension mutuelle et la gentillesse. Il récite les versets suivants du Saint Coran :

« Appelle à la voie de ton Seigneur avec sagesse et par de persuasives exhortations. Sois modéré dans ta discussion avec eux. Du reste, c’est ton Seigneur qui connaît mieux qui s’écarte de Sa Voie, comme Il connaît le mieux ceux qui sont bien guidés. » Le Coran, 16:125

« Et ne discutez que de la meilleure façon avec les gens du Livre, sauf ceux d’entre eux qui sont injustes. Et dites: « Nous croyons en ce qu’on a fait descendre vers nous et descendre vers vous, tandis que notre Dieu et votre Dieu est le même, et c’est à Lui que nous nous soumettons. » Le Coran, 29:46

La mosquée Omar et l’Église du Saint Sépulcre à Jérusalem

Il existe dans la ville sainte de Jérusalem depuis plusieurs siècles un exemple de tolérance religieuse. Tout a commencé lorsque le second calife musulman de l’état islamique, Omar Ibn Al-Khattab prit possession de Jérusalem (en 638) de manière pacifique, sans faire couler une goutte de sang. Omar est invité par l’archevêque de Jérusalem, Sophronius, à prier dans la Chapelle du Saint Sépulcre. La Chapelle est aussi connue sous le nom de Chapelle de la Résurrection (Anastasis pour les chrétiens orthodoxes), elle est l’endroit saint du christianisme par excellence comprenant le Calvaire, où les chrétiens pensent que Jésus a été crucifié, ainsi que la tombe (ou sépulcre) où il est enterré. C’est un lieu de pèlerinage important depuis le 4ème siècle.

Omar fait un geste remarquable en refusant de prier dans la Chapelle et disant : « Si j’avais prié dans l’église, les musulmans l’auraient annexé et en aurait fait une mosquée ou un de leurs lieux de culte. » Au lieu de cela, Omar fait sa prière à l’extérieur de l’église. Son action confirme la coexistence pacifique entre l’islam et les autres religions.

Elle confirme, aussi, la liberté de religion pour les non musulmans dans un état islamique.

Une mosquée est construite à l’endroit où Omar a fait sa prière pour commémorer l’événement historique (baptisée Mosquée d’Omar).

Le calife Omar donna la responsabilité de la garde de la Chapelle à Ubadah Ibn Al-Samit, un compagnon du Prophète Mohamed, qui devient plus tard le premier juge musulman de Jérusalem. Ubadah mourut en l’an 658 et est enterré au cimetière de la « Porte de la Miséricorde », dans le coin sud du mur entourant le Noble Sanctuaire. Le Sanctuaire comprend le Dôme du Rocher et la Mosquée d’Al Aqsa.

Omar donne un engagement de paix et de protection aux habitants de Jérusalem, qui est connu, plus tard, sous le nom de « Pacte d’Omar ». Il est depuis des siècles accroché à la porte de la mosquée.

Pacte d’Om Ibn al-Khattab

« Au nom de Dieu, Clément et Miséricordieux. Voici ce que garantit le Serviteur de Dieu, Omar, Commandeur des Croyants, aux habitants d’Aelia (Jérusalem) en terme de sécurité. Il leur garantit la sécurité de leurs personnes, de leurs biens, de leurs églises et de leurs croix, le malade d’entre eux comme le bien-portant, ainsi qu’à toute leur communauté. Leurs églises ne seront ni investies ni détruites. Rien ne leur sera ôté, ni à leurs propriétés ni à leurs croix ni à leurs biens. Ils ne seront pas convertis malgré eux et nul d’entre eux ne sera opprimé. Ne résidera aucun Juif avec eux à Aelia. Les habitants d’Aelia devront s’acquitter de la capitation comme les habitants des autres villes

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